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Si les Montpelliérains ont encore brillé, en juin, au 5e Open Mondial de Patinage artistique en rollers inline, ils peuvent remettre une médaille à Cathy Galière-Marcastel. Cette ancienne patineuse sur glace – fondatrice de L’Ice & Roller School Montpellier – est tout simplement celle par qui le roller en ligne est arrivé en France.
« Elle patinait, elle patinait… » À croire que Julien Clerc chantait pour elle. « D’après mes parents, dès que je voyais du patinage à la télé, je refaisais les figures », se souvient vaguement Cathy, 40 ans plus tard, la glisse et la danse dans la peau.
Toujours. Dans le rétro encore, les premiers pas à la patinoire, juste en face du zoo à l’époque. Et une professeure, dure, exigeante, qui la sélectionne comme cinq autres enfants pour composer la première promotion du sport-études patinage artistique.
« Une génération spontanée », se souvient Eva Beccaria Sobkova, championne de Tchécoslovaquie qui a fui son pays après la Révolution de Velours. Et qui – avant de devenir son adjointe à la mairie (en 2001) – attire toute la confiance de Georges Frêche pour monter un centre d’entraînement régional, qui collectionnera les titres nationaux.
Cathy sera championne de France junior à 11 ans (1981), puis vice-championne de France senior de couple avec Lionel Delieutraz, à 12 et 13 ans.
« Elle était douée, très gracieuse, se remémore Eva Beccaria, aujourd’hui en charge du sport de haut niveau et professionnel en Languedoc-Roussillon. Elle aurait pu aller loin en couple », poursuit celle que Cathy considère, malgré la rudesse de l’enseignement, comme un troisième parent.
« Cinq heures par jour pendant dix ans, dès 6 h du matin, quelque part elle a fait partie de mon éducation . » « Ces pauvres enfants, j’ai dû les traumatiser, sourit Eva, mais ils me disent tous que ma rigueur les a aidés par la suite…»
« Au début, on me prenait pour une folle » Cathy – qui fera des galas avec des légendes comme Irina Moiseeva et Andrei Minenkov – deviendra enseignante de patinage. Mais pas forcément sur glace. Elle est à Londres en pleine mode du roller. « Mon ami de l’époque m’a offert une paire et j’ai fait des sauts, des saltos et l’idée a commencé à germer, raconte-t-elle. J’ai eu très vite les mêmes sensations avec, en plus, cette liberté de pouvoir patiner partout. »
Après avoir contribué à l’amélioration du matériel, puis à l’initiative de ce sport en France, elle ouvre son école (2001), installée aujourd’hui au complexe sportif Albert Bateux. « Au début, on me prenait pour une folle », se marre-t-elle, forte de sa centaine d’élèves quand ils étaient 5 au départ.
Apprentissage des techniques de base, compétition, spectacle qu’elle écrit entièrement tous les deux ans, Cathy Galière-Marcastel et ses élèves sont revenus de Genève avec plusieurs titres, dont celui de champion du monde par équipe ! « Ça valide tout le travail effectué depuis 15 ans », conclut-elle, heureuse de faire briller à son tour. Et de patiner, toujours…
– Christophe Castieau / Paru en septembre 2015